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Dix Paroles Pour une Vie paisible

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Table des matières

Tableau synoptique

Bibliographie

Introduction


PETIT LEXIQUE DE NOMS PROPRES

Aaron : Ce nom pourrait provenir de la fusion des mots - AHAV (estropié du V) et de RON : AHARON. Il signifierait alors "l'amour est un chant" ou "un cri de joie". Aaron fut la voix de Moïse et sa parole fut comme un cri de joie pour les opprimés esclaves des Egyptiens. Ensuite, il assuma les fonctions de Grand-Prêtre et son chant devint l'expression de l'amour qui unit Dieu et les hommes.

Abdias : "ouvrier" ou "serviteur de Dieu", le prophète s'en prend aux fils d'Edom (voir ce nom), les "frères ennemis" qui ont profité de la faiblesse d'Israël pour occuper une partie du pays. Il annonce le retour d'exilés qui libéreront Jérusalem, car "YHWH assume son règne" (Abdias 21).

Abel : "Vapeur, buée, vanité, futilité" ; Abel n'a été qu'un "souffle" sur la terre puisque son "haleine" lui a été enlevée par Caïn, son frère.

Abimélek : "Mon père est roi", est le nom d'un souverain dont la nation était implantée dans le pays avant l'arrivée d'Abraham. Le patriarche-matrice et le roi bien établi conclurent une alliance de non-agression. Un autre personnage du même nom est le fils naturel de Gédéon (celui qui pourfend), un juge que le peuple voulait acclamer roi, mais dont la pseudo-royauté fut un échec, surtout sur le plan religieux. Celle de son fils, quant à elle, s'avéra un désastre violent. Le nom de cet Abimélek est plutôt une imposture tout comme son action politique fut traître et sanguinaire.

Abraham : Le chef d'un clan de Sémites, Abram, le "père élevé", de par sa position, entretenait des relations privilégiées avec le Dieu de son clan, YHWH. Celui-ci lui ordonna de migrer vers le pays de Canaan et promit au patriarche une postérité innombrable. C'est pourquoi il changea son nom, Abram en Abraham, le "père-matrice".

Adam : "l'homme" est un "être humain". A partir de lui sera façonnée la femme, la compagne du mâle qui est en lui. Il a été tiré de ADAMA, le "sol" que d'autres civilisations ont appelée "la terre-mère". Les BENI-ADAM, "les fils d'Adam" formeront l'humanité. Quant l'expression "fils de l'homme", elle signifie également "homme" dans le sens d'être humain.

Amos est le plus ancien des prophètes-écrivains. Judéen d'origine, il fut "chargé" par Dieu d'accomplir sa mission dans le royaume du Nord. Malgré la situation désastreuse de Samarie, il pensait qu'un "reste" demeurerait à condition de retrouver la fidélité à l'Alliance et il était persuadé que la restauration se ferait à partir de Jérusalem. On peut donc le considérer comme le premier sioniste de l'histoire. Il préfigure, comme son nom l'indique, le "Joug" que portera le peuple de Dieu.

Babel n'est autre que le nom de Babylone et de la Babylonie. Il signifie "porte de Dieu", probablement parce que les premiers rois de la cité érigèrent dès le dix-huitième siècle un gigantesque temple de presque cent mètres de hauteur qui s'appelait "la maison du fondement du ciel et de la terre". Il s'agissait d'une "zigourat" (une tour à étages) qui avait pour but d'établir une liaison entre le ciel et la terre. Mais les Babyloniens construisaient en briques et en bitume, alors que les hébreux utilisaient la pierre et le mortier, matériaux plus solides et plus durables. Pourtant, l'édifice a tenu plus de 1200 ans, par contre, il n'en reste plus rien, alors que Jérusalem est encore bien vivante. En fait, l'épisode de la "tour de Babel" se moque de la mégalomanie des Babyloniens et dénonce la fragilité de leurs œuvres prétentieuses. YHWH a "brouillé" (BALAL) la construction de la 'porte du ciel" (BABEL), rappelant ainsi aux hommes les limites à ne pas dépasser, alors qu'à Bethel (maison de Dieu), Jacob a vu en songe l'échelle qui conduit au ciel. Or à cet endroit, aucun monument n'avait la prétention de conduire à Dieu !

Caïn : Fut-il "forgeron" d'un "javelot" ? Il est, en tout cas, "homme qui suit le mauvais chemin" et il portera la "marque de l'infamie" pour avoir tué son frère. Pourtant, "acquis" par Eve avec l'aide de Dieu, il se révoltera contre ce dernier puis se "lamentera" sur son sort d'errant. Les Qénites dont le "nid" était situé en Canaan et dans le désert au sud du pays étaient ses descendants éponymes.

Cham (HAM), fils de Noé est le père des peuples du sud et de l'est de la Méditerranée jusqu'en Mésopotamie. Il est plus particulièrement l'ancêtre des Cananéens. Son père le maudit dans sa descendance pour lui avoir manqué de respect, ce qui explique la situation de second que le peuple cananéen aura tout au long des récits bibliques. HAM signifie également "beau-père" et en variant légèrement la prononciation, le mot devient "chaleur", 'chaud", "fièvre"... Cham, le "chaud" ne s'est-il pas, en effet, laissé aller à contempler la nudité de son père ? Il a même convié ses frères au spectacle de Noé, le juste amoindri par le vin.

Daniel : Le livre porte le nom de son héros. Ce dernier, "Mon juge est Dieu", bien qu'il fut déporté très jeune, est resté fidèle à sa religion. Toute sa vie, sa foi fut inébranlable malgré les menaces et les supplices auxquels il fut condamné. Aucun roi, aucun puissant n'a pu le faire fléchir. Pourtant, malgré son refus de renier son Dieu et d'adopter celui des conquérants, il savait se faire aimer des étrangers et sa sagesse était reconnue par les rois les plus puissants. Mais pour lui, comme l'indique son nom, "Seul Dieu est juge", les Juifs dispersés ne doivent pas oublier cela : Aucune puissance humaine, aucun autre dieu ne doit les écarter de leur foi et de la Torah, car seul YHWH sauve.

David : Son nom pourrait signifier "le bien-aimé". C'est effet Dieu qui le désigna pour roi en remplacement de Saül (voir ce nom) qui avait été choisi par le peuple et qui s'était montré incapable de remplir les fonctions royales. David fut le plus grand souverain d'Israël, non pas en magnificence, mais sur les plans politique, militaire et de l'éthique. Tout d'abord, il réussit à enfin unifier les tribus et conquit Jérusalem (voir ce nom) qu'il choisit habilement pour capitale de son royaume. Ensuite, il a élargi ce dernier en écrasant tous les ennemis de son peuple et a établi une paix durable. Sur le plan de l'éthique et de la religion, il fut exemplaire : Il gouverna avec justice et, malgré ses succès, il resta fidèle et assujetti à Dieu auquel il n'a jamais tenté de s'identifier, ni même de se substituer. Et c'est précisément parce qu'il était un homme que, bien que roi et "bien-aimé", il sombra dans le péché. Mais son repentir lui valu le pardon de YHWH. David incarne donc à la fois le "berger" idéal dont Israël a besoin et l'humain imparfait mais aspirant au respect de l'éthique tel que Dieu le désire et l'aime. Voilà pourquoi de lui sortira le messie, celui qui sauvera l'humanité, celui que les chrétiens ont reconnu en Jésus-Christ et que les juifs continuent d'attendre.

Eden: Le paradis terrestre est appelé dans la Genèse "Jardin de jouissance". Il représente le lieu, mais surtout les conditions idéales de vie pour l'être humain. Ce dernier en a été chassé parce qu'il n'a pas su respecter la limite que lui impose sa nature de créature. Il n'est pas impossible que le mythe d'Eden soit un résidu du souvenir de la vie agricole et pastorale que menaient les paisibles communautés mésopotamiennes avant l'invasion des summériens. Ces derniers qui avaient l'avantage de la maîtrise de la métallurgie du cuivre ont définitivement fermé l'accès à la "jouissance" de la terre fertile et bien arrosée par le Tigre et l'Euphrate en imposant, par "la flamme de l'épée foudroyante" (Genèse 3.24), une forme de société structurée dans des cités opprimantes et belliqueuses. L'alternative était de partir. Les nomades sémites restèrent malgré tout pasteurs et s'arrêtaient par ici par-là avec leurs troupeaux. Les portes d'Eden leur étant à jamais fermées par l'implantation d'une autre civilisation, ils conservaient l'espoir de se fixer sur une terre capable de les accueillir et d'être pour eux un lieu où ils puissent se fixer et se développer en conservant leurs propres valeurs. Pour Abraham, la terre de Canaan deviendra l'espoir de ce lieu que ses descendants devront mériter.

Elie : Le nom de cet inspiré signifie "YHWH est mon Dieu". Le dernier et le plus grand de la "confrérie des prophètes", il mena une vie exemplaire et conforme à ses convictions. Il ne cessa d'exhorter le peuple et ses dirigeants à revenir à la pureté originelle de l'idéologie hébraïque, mais il ne fut pas écouté et ce, malgré les prodiges dont il s'est avéré capable. Sa mission non-accomplie, il ne mourut pas, mais il "monta au ciel dans la tempête" (2 Rois 2.11), ce qui laisse présumer de son retour au moment où l'humanité sera suffisamment mûre pour recevoir son enseignement et vivre selon les principes qui ont régi sa propre existence.

Elisée : Est-ce à Elie que "Dieu est venu en aide" ? En tout cas, Elisée fut son disciple et l'héritier d'une "double part de son esprit" (2 Rois 2.9), mais pas plus que son maître, il ne parvint à rétablir la fidélité à YHWH et à son éthique. Pourtant, il ne dédaigna pas les actions militaires et obtint sur ce plan de grands succès, car "Dieu est venu en aide". Voilà sans doute pourquoi, à sa mort, le roi Joas le nomma "Chars et cavalerie d'Israël" (2 Rois 13-14). En effet, un homme fidèle à Dieu n'est-il pas, par sa foi, plus fort que toute une armée ?

Esaie (ou Isaïe) savait, comme l'indique son nom, que "Dieu est salut". Il proclama hautement la sainteté de YHWH, rappelant ainsi qu'il est différent et au-dessus de tout ce qui existe et que l'homme, bien que faisant partie de la nature, est supérieur à cette dernière ; qu'il doit l'organiser et la développer au lieu de se soumettre à elle ; que lui aussi, à l'image de Dieu, doit être saint en respectant les lois divines au lieu de chercher à assouvir sans limite les pulsions de la nature dans tous les domaines de la vie. Bien sûr, ses contemporains étaient religieux, mais ils étaient incapables d'échapper à l'attrait de ADAMA (voir Adam) avec tout ce que cela entraînait comme déviations. En remède à cela, le prophète imagina un roi futur qui rétablirait la justice et il prédit qu'un jour, la paix universelle régnera sur la terre entre tous les vivants. L'entièreté du Livre d'Esaïe n'a pas été écrite par le prophète lui-même : les deuxième et troisième parties sont l'œuvre de disciples plus ou moins éloignés dans le temps (voir le tableau synoptique). Quant à la première partie, dans l'ensemble, elle est son œuvre, même si la présentation originale n'était probablement pas celle que connaissons aujourd'hui.

Esaü, le "velu" est encore appelé Edom, le "roux" à cause de la couleur de ses cheveux, mais aussi parce qu'il a vendu son droit d'aînesse pour un "roux" de lentilles. Il a donc bafoué un droit considéré comme sacré. En conséquence, et aussi suite à une supercherie organisée par sa mère, il n'héritera pas de la promesse faite à Abraham, mais de lui sortiront les Edomites qui seront à la fois frères et ennemis des fils d'Israël, tout comme le furent les deux fils jumeaux d'Isaac.

Esdras était scribe. Spécialiste de la doctrine de son peuple, il fut conseiller pour les affaires juives auprès du roi de l'empire perse. Ce dernier l'envoya en mission à Jérusalem afin qu'il y organise la vie des rapatriés. Il connaissait bien la Torah qu'enrichie de son séjour à Babylone, il rapatria à Jérusalem. Arrivé là, il s'affligea de l'ampleur du désordre : l'identité juive était bel et bien entrain de se perdre ! Il prit des mesures draconiennes pour ramener le peuple à sa propre culture. Force nous est d'admettre qu'il est un de ceux qui sauvèrent le judaïsme de l'assimilation par les civilisations païennes, même si l'on doit déplorer que cela se fit au détriment de l'esprit d'ouverture et de tolérance qu'il contient. Ce n'est donc pas sans raison que son nom signifie "secours".

Esther : Ce nom provient du radical STR qui signifie "cacher, mettre au secret". Il porte donc en lui un des thèmes importants du roman : il est parfois utile et même nécessaire de garder cachées ses origines, surtout quand on est juif ! Tout comme le livre de Ruth (voir ce nom), celui-ci traite d'un mariage mixte, mais ici, la femme est juive et son mari, un roi perse reste idolâtre. Grâce à cette union illicite, le peuple juif sera sauvé du complot génocide de ses ennemis. En plus, il sortira fortifié et enrichi par l'épreuve. Le roman dénonce l'antisémitisme et l'explique par la haine de ce qui est différent.

Eve (HAWA) est "vivante" et "mère de tous les vivants", mais elle est aussi femme, la compagne parfaitement assortie et nécessaire à l'homme.

Ezéchiel : "Dieu fortifiera", il "encouragera". Sa gloire est universelle. Exilé avec son peuple, Ezéchiel découvre en effet l'omniprésence de Dieu : Il est là, au bord de l'Euphrate et "réconfortera" ses fidèles, même en dehors de sa terre et après la perte de Jérusalem et du temple.

Gédéon, "celui qui pourfend", a été un juge particulièrement actif. Il incarne la double lutte que doit mener le peuple sur le plan militaire contre ses ennemis et sur le plan religieux pour rester fidèle à Dieu, condition d'ailleurs indispensable pour mériter la Terre Promise.

Hébreux : Ils sont les descendants de Eber ("côté opposé", le petit-fils de Sem (voir ce nom), ils étaient des nomades errant de la Mésopotamie à l'Egypte. Les Egyptiens et les Philistins les considéraient comme des "gens venus d'ailleurs". Par Abraham, ils ont "traversé" l'Euphrate pour émigrer en Canaan, mais surtout, ils sont "passés" du paganisme au monothéisme. Les "d'au-delà" ont été appelés Israélites quand ils ont été installés sur la terre promise, puis Juifs (originaires de Judée). Après la déportation et la destruction du temple. Les trois termes désignent donc le même peuple, mais situé à des époques et dans des contextes différents : Les hébreux, nomades porteurs de l'éthique des gens du désert, ont reconnu Dieu en tant que leur protecteur ; puis, quand ils furent asservis, il devint leur libérateur et enfin, il s'est révélé législateur et leur a donné la "terre" dont ils avaient besoin. Quand ils ont été installés sur cette dernière, ils devinrent des Israélites, c'est à dire des sédentaires qui avaient pour obligation de respecter la Loi du Sinaï ou, en d'autres termes, de conserver l'éthique monothéiste des nomades malgré le confort, la sécurité des villes et de la relation ombilicale retrouvée avec ADAMA, le sol (voir Adam). Mais ils se montrèrent incapables de résister à l'attrait de l'idolâtrie. L'histoire les dispersa donc parmi les nations où certains, les Israélites du royaume du Nord, disparurent assimilés et où d'autres, les judéens, devinrent les "Juifs" qui surent adapter leurs rites et leurs coutumes tout en restant fidèles à la Torah. Quant aux Israéliens, ils sont les citoyens juifs et arabes du tout jeune état d'Israël. Les juifs retournés sur la Terre Promise doivent-ils conserver les règles de vie de la diaspora ? Ou, au contraire, un nouveau Talmud, réellement bien de Jérusalem cette fois, devra-t-il remplacer pour eux celui qui fut essentiellement pensé à Babylone ? Les Israéliens sauront-ils ressusciter l'éthique hébraïque originelle ? Ou, en d'autres termes, sauront-ils cette fois-ci assumer le retour tel qu'il est décrit par les prophètes ?

Isaac : "Il rira". L'enfant concrétise la bienveillance divine. Son nom est l'expression de la jubilation profonde de ses parents âgés et plus particulièrement de sa mère jusqu'alors stérile. Elle a ri comme d'une bonne blague à l'annonce de sa maternité proche. Mais les messagers divins ne plaisantaient pas et Sara a nié son rire incrédule. A la naissance de l'enfant, elle a dit : "Dieu m'a donné sujet de rire à ! Quiconque l'apprendra rira (Isaac) à mon sujet" (Genèse 21.6)

Ismaël : "Dieu entend" la détresse humaine, il est attentif aux plaintes des hommes et comprend leurs récriminations face au destin qu'il leur impose, il "entend" et compense. Ainsi, Isaac qui va naître sera l'héritier d'Abraham, mais Isamël aussi sera père de "douze princes", car Dieu "a entendu" Abraham. Ismaël est le père éponyme des Ismaélites et les Arabes le vénèrent comme leur ancêtre.

Israël : "Dieu combattra" ou "luttera", "Dieu résidera", il "établira", il "installera" ; il "déliera", "délivrera", il "libérera" ; "Dieu sauvera". Ou, en hébreu, le futur étant également une forme de l'impératif : "Que Dieu sauve[ou les autres acceptions]" ! Israël peut également se traduire par : "Que Dieu se montre puissant", "Dieu est fort" ou "Dieu gouvernera". Le nom du peuple élu est donc tout un programme, à la fois promesse et espoir, foi et obligations. Il exige de la part de ceux qui le portent un comportement approprié à sa signification et ceci est bien expliqué dans la Torah : "On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as lutté contre Dieu et contre les hommes et tu en as été capable" (Genèse 32.29). Porter le nom d'Israël implique donc la capacité de résister aux épreuves divines comme Jacob et même Job, un étranger pourtant, ont su le faire. Mais il s'agit aussi de vivre parmi les hommes en cherchant la paix sans pour autant se laisser gruger. La plupart des aventures de Jacob illustrent la lutte viscérale qu'aura à mener Israël pour survivre en tant que peuple élu, c'est à dire porteur de la Loi, sans se laisser détruire, ni même assimiler par les nations puissantes et belliqueuses, en restant ouvert aux autres avec un esprit pacifique comme a su le faire Jacob en fuyant ou en rusant pour faire valoir ses droits tout en évitant les heurts violents.

Jacob, né en "arrière" de son frère Esaü "retiendra" ce dernier par le "talon". Il "suivra" son destin, "traquera" ses ennemis, "dupera" ses adversaires et même, il "trompera" son père. Sa trace sera "sinueuse", "marquée" des luttes qu'il aura à mener contre la vie. Mais en fin de compte, après avoir forcé Laban, son beau-père à lui payer son "salaire", il recevra de Dieu la "récompense" du combat qui aura fait de lui Israël(voir ce nom).

Japhet, fils de Noé est le père des populations des Iles (nord de la Méditerranée), du nord et du nord-est du Proche Orient. "Qu'il donne du large", son mon est une promesse d'expansion pour sa descendance.

Jérémie : "Dieu sera glorifié", il sera "exulté", car il "élèvera", nous enseigne le nom du prêtre-prophète. Celui-ci presse ses concitoyens d'aimer le Seigneur et de lui être fidèle. Il dénonce les fautes du peuple, de ses guides et même du clergé. Il explique les raisons de la colère du Dieu trompé et bafoué, mais il annonce aussi son pardon, le châtiment des oppresseurs d'Israël, la réconciliation nationale et le retour des exilés.

Jérusalem : Avant qu'elle ne soit conquise par le roi David (voir ce nom), la ville était occupée depuis longtemps par les Jébusites. Son nom (en hébreu YEROUCHALAIM) signifie "ville" ou "fondation de la paix". Mais sa vocation pacificatrice semblait prédestinée bien avant l'époque davidique puisque la cité existait déjà avant le début du deuxième millénaire et qu'elle fut très tôt connue sous le vocable de OUROUSALIM. Un "Salim" avait-il fondé cette ville? Ou ce nom était-il déjà l'expression de sa destinée? En langage sémitique, OUR signifie "fondation", "fonder", "ville" et SALIM en tant que nom commun était l'équivalent du CHALOM hébreu ou du SALAM arabe qui signifient "paix". Avec le roi David, la vocation de la cité va pleinement s'exprimer: elle sera bien plus que le symbole de l'unité nationale d'Israël, car, n'appartenant ni à l'une, ni à l'autre des douze tribus, elle sera le "lieu" commun de cette unité. David en fit la ville royale, certes, mais il y installa aussi l'Arche de l'Alliance. YEROUCHALAIM est ainsi devenue, en plus du centre politique de l'état hébreu, le lieu saint qui, bien plus que les structures de l'état, unit, et depuis bien plus longtemps, le peuple de YHWH. Par après, malgré les schismes et les invasions, la ville au nom prédestiné restera à la fois le symbole et l'espoir, non seulement de l'unité nationale et de l'existence de l'état, mais surtout de l'accomplissement du CHALOM (la paix, le bien-être) dans le sens le plus large du mot : La paix et le bonheur de l'humanité passent donc par Jérusalem.

Job : Le livre de ce nom relate l'aventure d'un sage riche et comblé, arabe ou édomite - en tout cas, ce n'était pas un hébreu. Il s'est retrouvé dans la plus noire misère : Après avoir tout perdu, même ses enfants, cet homme fut en effet atteint d'une terrible et répugnante maladie. Il avait pourtant vécu jusque là comme un juste et dans le respect du Dieu unique. Le livre disserte longuement sur la signification de la souffrance des justes pour enfin aboutir à la conclusion qu'elle a un rôle formateur bénéfique à celui qu'elle éprouve. Non, Dieu n'est pas injuste. Non, le juste mis à l'épreuve ne doit pas le maudire : Au contraire, il doit continuer de lui vouer confiance et fidélité et alors, en réfléchissant bien à sa condition, il y gagnera en humilité.

Joël est le prophète du "jour de Dieu". Il prêche le repentir et annonce la proximité du jour du jugement ainsi que la promesse d'une nouvelle prospérité. Mais pour que la force irrésistible, "l'esprit de Dieu" puisse diriger "toute chair", il faut que l'homme cesse de se croire détenteur de la vérité absolue, qu'il renonce au fanatisme et à l'intégrisme.

Jonas est le titre d'un livre écrit au V ème siècle. Il signifie "pigeon, colombe". L'auteur a donné à son héros le nom d'un prophète du VIII ème siècle. Le récit relate les aventures du messager que Dieu envoya tel un "pigeon" vers Ninive pour ramener ses habitants pourtant païens sur le chemin de l'éthique et les sauver ainsi de la destruction. Le texte est court, mais il est très riche et traite particulièrement de l'universalité de Dieu et de son pardon : Même les plus païens et les plus cruels, s'ils se repentent, seront sauvés. De plus, Jonas a appris à ses dépends qu'il n'y a pas un lieu, pas une situation où l'homme puisse échapper à la volonté de Dieu.

Josué signifie "YHWH sauve". Ce nom a été traduit sous l'influence grecque par Jésus.

Laban était-il 'blanc" comme un champ de blé ou comme des vêtements de lin ? "fit[-il] des briques" ? Il est plus probable que nom mésopotamien évoquait le dieu Sin, la "lune" vénérée les ancêtres idolâtres, même si une localité de Moab que la légende attribue aux fils de Lot fut ainsi appelée.

Lamek : Selon les versets 17 et 18 du chapitre 4 de la Genèse, il est un descendant de Cain. Il était un "bon à rien" et il personnalise l'excès, le dépassement des limites de l'éthique. On lui a attribué un chant féroce sur la vengeance. Par contre, certaines traditions le considèrent comme le fils de Seth (Genèse 5.25). Il est en tout cas le père de Noé. Comme quoi, la sentence populaire "tel père, tel fils" est à considérer avec réserve !

Léa : Malgré son nom, elle ne fut jamais "fatiguée" d'enfanter et donna six fils à Jacob. Aussi féconde qu'une "vache sauvage", elle en avait aussi la plastique peu favorisée et son mari lui a toujours préféré la "brebis" Rachel.

Lot : Selon la coutume de soutien familial des nomades, à la mort de son père, il a été pris en charge par son oncle Abram. Celui-ci l'a emmené avec lui au pays de Canaan. Ils se sont séparés quand le cheptel du neveu est devenu trop important pour pâturer aux mêmes endroits que celui d'Abraham. Puis, pour échapper à la destruction de Sodome et des villes du district, Lot s'est "caché" dans la montagne. Là, ses filles lui ont "voilé" la conscience avec du vin pour pouvoir coucher avec lui sous la "couverture" de la nécessité de procréer. Suite à leur inceste, elles ont enfanté Moab (nom évocateur de "issu du père") et Ammon (de BEN-AMMI, "fils de mon peuple").

Malachie signifie "mon ange", "mon envoyé", "mon messager". Les écrits qui portent ce nom sont classés à la fin du Livre des Prophètes et se terminent par la prédiction du retour d'Elie (voir ce nom). L'auteur constate les rechutes d'après le rapatriement et la reconstruction du temple. En effet, même les prêtres dévient, une fois de plus, de l'esprit de l'Alliance. Malachie "l'envoyé" de Dieu les fustigent donc et se présente comme celui qui "aplanira le chemin" devant le Dieu qui fait la justice. Ou est-ce un autre "messager" qu'il annonce ? Malachie est-il le nom de l'auteur ou seulement le titre des textes qui annoncent le venue d'un "ange" précurseur du "jour grand et redoutable" ?

Michée est une abréviation de MIKYAH qui signifie "Qui est comme Dieu ?" Originaire de Judée, le prophète vécut pourtant douloureusement la chute de Samarie et il pressentit la ruine de Jérusalem. Par sa bouche, YHWH demande à Israël l'humilité et la bonté, l'amour. Il se plaint de ce que la fidélité a disparu du pays et condamne tout autant les chefs indignes que les prophètes trompeurs. Il est fort probable que les parties du livre concernant le "reste d'Israël" et "l'espérance de Jérusalem" aient été écrites plus récemment, après la déportation par les Babyloniens.

Moïse (MOCHE) : Ce nom d'origine égyptienne signifierait "nouveau-né", mais en hébreu, il s'apparente au verbe "tirer [de l'eau]". L'enfant qui deviendra le leader de la révolte contre Pharaon, puis le guide de l'exode a, en effet, été tiré des eaux" par une étrangère, la fille du roi ennemi du peuple. Il fut élevé à la cour royale, mais malgré sa situation privilégiée, il a ressenti l'injustice faite aux siens et il prit parti pour leur cause au risque même de sa vie. Ensuite, pendant sa fuite forcée, il épousa une étrangère et il s'installa chez son beau-père, un prêtre idolâtre. Tout ceci n'empêcha pas Dieu de le choisir pour en faire son intermédiaire, son 'bras" qui allait sauver le peuple de la servitude odieuse dont il était victime. Bien plus, c'est ce même Moïse, élevé par une païenne et époux d'une autre, qui "recevra" la Loi des lois, les principes fondamentaux de l'éthique salvatrice, les Dix commandements.

Nahoum : Le nom de ce prophète est unique dans l'Ancien Testament. Il signifie "consolation". Quant à ses écrits, ils concernent essentiellement la chute de Ninive, événement consolant pour les victimes de la cruelle cité présentée comme la personnification du mal absolu.

Néhémie est un nom post-exilique qui signifie "Dieu console". Il exprime donc la foi des exilés et le réconfort qu'ils puisent en leur Dieu. Un Juif, haut dignitaire à la cour du roi de Perse se nommait ainsi. Tout comme Esdras (voir ce nom), il fut envoyé à Jérusalem avec la mission de restaurer la ville et d'en consolider les remparts. Il eut même les pleins pouvoirs pour gouverner la Judée. Le livre qui porte son nom relate son œuvre de restauration, mais aussi d'organisation démographique et sociale de la région, de même que ses démêlés avec les adversaires des rapatriés. Mais Néhémie ne voulait pas seulement garantir la ville contre les envahisseurs, la pauvreté et la misère : Il entreprit également la consolidation de la foi de ses habitants et prit des mesures de justice en faveur des pauvres. Il lutta également contre les mariages mixtes qui menaçaient l'identité culturelle et religieuse des Juifs.

Noé est un descendant de Seth ou de Caïn (les traditions divergent sur ce point). " Calme" et "tranquille" au sein de la perversion généralisée, il est le juste qui sera sauvé du déluge.

Osée ("il sauve') : Est-ce Dieu ou l'amour qui "sauve" ? Osée aima une païenne qui de surcroît se prostituait. Il l'épousa, elle continua de se prostituer. Il ne cessa pas pour autant de l'aimer. Dieu aima Israël et se révéla à lui pour le sortir de l'idolâtrie avilissante. Israël continua de se prostituer avec des faux dieux. YHWH ne cessa pas pour autant de l'aimer. Son amour pour les hommes est, en effet, si grand qu'il n'aspire qu'à une chose : les sauver, guérir les infidèles. Le chemin que prône Osée, ce qui d'après lui "sauve", c'est la bonté, l'amour des autres, le respect de la veuve, de l'orphelin, de l'opprimé et de l'étranger.

Philistin est l'équivalent français du mot hébreu PELICHTIM qui signifie "les envahisseurs". Ces gens-là, en effet étaient "venus des îles[de la mer Egée]". Ils avaient essayé de s'installer dans le fertile delta du Nil, mais la puissante armée de Pharaon les en empêcha. Ils se replièrent alors sur la côte de Canaan qu'ils occupèrent. Quand environ douze cents ans plus tard, les Romains débarquèrent à leur tour, ils donnèrent au pays le nom de cette population côtière et c'est ainsi que du mot PELICHTIM, la terre s'appela Palestine.

Rachel : Dès qu'il rencontra la "brebis", gracieuse bergère, Jacob l'aima tant elle était "belle à voir et à regarder".

Rébécca (RIVKA) signifie "attelage", mais c'est surtout le nom de la sœur de Laban qui accepta de suivre le serviteur d'Abraham, quittant sa famille et son pays pour se rendre en Canaan afin de devenir la femme d'Isaac. Ce dernier en fut épris dès qu'il la vit.

Ruth, "la réconfortée" est une femme moabite (voir Moab), une étrangère qui fit preuve de fidélité envers Dieu et envers son peuple. Elle fut "réconfortée" de la perte de son mari quand Booz ("force en lui") la prit pour femme et lui donna un fils. Du même coup, elle fut le "réconfort", de sa vieille belle-mère, veuve en deuil de ses fils. D'après le livre qui porte son nom et qui a probablement été écrit au Vème siècle, Ruth serait l'arrière-grand-mère du roi David.

Salomon : Le nom CHELOMO provient du mot CHALOM qui signifie "paix, bien-être" ou encore "bonne-entende, amitié". Celui qui le porte est "pacifique", mais aussi "intègre", "parfait". Salomon a mérité son nom, car il a consolidé "pacifiquement" la paix instaurée par David et parce qu'il a mis fin aux guérillas et aux luttes qui avaient marqué le règne de son père. Il fut grandiose sur tous les plans. Les richesses affluaient en Israël. Sa puissance s'appuyait sur des liens d'amitié et des relations d'alliance qui furent souvent scellées par des mariages avec des princesses des nations voisines. Mais le pacifisme a aussi ses revers : A trop bien s'entendre avec ses voisins, le grand roi a fini par tolérer la pratique des cultes idolâtres de ses épouses étrangères sur le sol de YHWH ! De plus, il eut le tort de ne pas s'inquiéter de la puissance grandissante de Damas. Sa mémoire restera cependant marquée par la grande sagesse dont il fit preuve et qu'il préféra à toute autre possession.

Samson : Le nom de ce héros pourrait signifier "le salaire". Il faut dire que sa force physique très grande était due à ses longs cheveux, signe de sa consécration à YHWH. Malheureusement, il se laissa berner à plusieurs reprises par des femmes. Tout d'abord, cela servit la lutte qu'il menait contre les Philistins, mais en fin de compte, c'est Dalila dont il était profondément épris qui le livra à ses féroces ennemis. Consacré à Dieu dès avant sa naissance, il finit par sacrifier sa vie dans une action suicidaire contre les ennemis de son peuple. Il paya ainsi, en quelque sorte, le "salaire" de ses amours dissipés et du mépris qu'il témoigna à maintes reprises à l'égard de son naziréat.

Samuël ("nom de Dieu") fut le dernier juge et le premier grand prophète. Il instaura la royauté en Israël par l'onction du à Saül, mais il ne cessa pas pour autant de s'intéresser à la direction du peuple.. On pourrait dire qu'il fut le "juge" du roi. Ce dernier devait, en effet connaître les limites de son pouvoir et ne jamais oublier qu'il le devait à Dieu et à lui seul, même si le peuple l'avait choisi et demandé.

Sara signifie princesse. Initialement, la femme d'Abraham s'appelait Saraï (ma princesse). Dieu a changé son nom lorsqu'il conclut l'alliance perpétuelle de la circoncision, car "des rois de peuples sortiront d'elle". La bien-aimée d'Abraham, "sa princesse" est donc devenue la "princesse", la mère de rois.

Saül fut le premier roi d'Israël. Il a été "demandé" par le peuple. Samuël (voir ce nom) l'a oint en précisant les limites du pouvoir royal et les inconvénients de ce dernier pour le peuple. Dieu, en effet, ne souhaitait pas une royauté pour Israël, mais les Israélites voulaient pouvoir rivaliser avec les nations environnantes. Pour cela, ils avaient besoin d'un chef puissant, capable de les défendre. Pareille façon de penser s'écartait déjà du principe de soumission totale à YHWH. Il n'est donc pas étonnant que l'organisation monarchique de la nation conduisit à la catastrophe. Saül fut destitué par la volonté divine pour avoir outrepassé ses fonctions en empiétant sur celles de Samuël, l'intermédiaire et le représentant de Dieu.

Sem, fils aîné de Noé, est l'ancêtre des hébreux et des habitants de ce qui est aujourd'hui la Syrie, la Jordanie et l'Arabie Saoudite. Sem, en hébreux, signifie "nom". Les sémites sont les descendants de ce personnage. Ils occupent une place de faveur au sein de l'humanité grâce au respect que leur père éponyme témoigna envers Noé. L'étymologie de sémite est "fils du Nom". Or "Le Nom" (HASEM) est aussi une façon de désigner Dieu.

Seth, troisième fils d'Adam est le "derrière", le fils "suscité" à la place d'Abel. Il est donc "postérieur" à la faute de Caïn. De lui serait issu Noé, seul rescapé du déluge. Il serait donc aussi le "fondateur" de l'humanité post-diluviennne.

Zaccharie : "Dieu s'est souvenu" de son peuple exilé et le moment du retour sur la terre promise est arrivé. Le prophète prédit une ère de paix et de joie. YHWH sera reconnu par les nations et célébré par tous à Jérusalem.


Table des matières

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Bibliographie

Introduction


Mémoire de Microscope, Dix Paroles pour une Vie paisible, Ceux du Forbot : Trois e-books à télécharger gratuitement ou à lire en ligne en toute légalité. - Copyright : Christine Longrée - Dinant (Belgique)