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Dix Paroles Pour une Vie paisible

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EN GUISE DE CONCLUSION

La clef du bonheur

Nous l'avons vu, Dieu est unique, grandiose, infini. Il n'est pas représentable. Son nom ne le définit pas : Il exprime la promesse d'un devenir. En effet, non seulement créateur, Dieu est aussi espoir pour l'homme qui l'interpelle. Il est le guide qui conduit au SHALOM (la paix, le bien être, la sérénité). Il a donné une loi aux hommes : la TORAH. Cette dernière, comme l'indique son nom, est aussi enseignement. Son but n'est autre que le bonheur des humains, les fils d'ADAM, l'œuvre privilégiée et bien aimée de Dieu, "ses fils" qu'il fit "à son image".

De cette Torah marquée par l'histoire, du milieu des écritures humaines, ressortent les paroles de Dieu. Ecrites dans le langage d'époques lointaines, elles ont été bien souvent accommodées au gré des cultures et même des traductions. Néanmoins, le message de base n'a cessé de s'imposer, résumé par les "dix paroles" qui sont le fondement des religions monothéistes.

Mais ne nous trompons pas : leur but n'est pas d'astreindre l'homme à la servitude ! La relation de ce dernier avec Dieu n'en est pas de l'esclavage. Au contraire : par quelques mots simples, les Commandements visent à élever l'homme dans une relation transcendante avec le créateur. Leur but est d'établir la paix et l'harmonie entre les hommes par la pratique de la justice et de la bonté, la forme d'amour plus forte que la convoitise et la jalousie. En cela, elles sont la clef du bonheur, du SHALOM dans le sens le plus large du mot. En effet, ces paroles ont été dites pour les hommes et dans leur intérêt :

 

Dans toute la voie que YHWH, votre Dieu vous a prescrite, vous irez pour que vous viviez. Ce sera bon pour vous. Vous allongerez les jours dans le pays dont vous hériterez.

(Deutéronome 5.33)

Vivre ! N'est-ce pas là la toute première préoccupation de l'humain ? Mais de surcroît, vivre en se délectant de jours allongés ! Qu'espérer de mieux pour un mortel ?

Le mot TOV (bon) est beaucoup utilisé dans la Torah. Déjà la création terminée, Dieu "vit que cela était TOV", c'est à dire à la fois bon et bien, heureux dans le sens de chanceux, mieux... En changeant un peu la prononciation, le même terme signifie également abondance, richesse, mais aussi bonheur et bonté. Par cette dernière acception, il se rapproche donc de HESSED, l'amour et la bonté qui conduisent à Dieu !

En résumé, les Dix Commandements sont donc à la fois TOV et source de TOV pour l'homme qui ne saurait que gagner à les mettre en pratique. Par contre, depuis toujours la réalité montre des exemples d'hommes justes et respectueux de la Loi mais qui pourtant sont affligés de malheurs injustifiés et contraires à la condition de vie TOV promise par les textes.

La problématique du juste souffrant

Le livre de Job traite précisément de cette réalité difficile à comprendre. La réflexion logique qui vient d'abord à l'esprit du héros affligé est que la condition humaine est loin d'être agréable :

 

N'est-ce pas une corvée pour l'homme (HENOCH, l'homme mortel) sur la terre ? Et comme des jours de saisonnier, ses jours ?

(Job 7.1)

Au vu de tant de malheurs insupportables, sa femme lui conseille de maudire Dieu et de mourir, mais Job est vraiment un juste :

 

De même que le bon est accepté de Dieu, le mauvais ne serait pas accepté ?

(Job 2.10)

Mais cette façon de penser n'élucide pas la question fondamentale : Dieu est-il juste ? Pourquoi ne répond-t-il même pas à celui qui l'interpelle ? De plus, malgré sa persévérance à rester fidèle, Job ne voit pas la fin de ses malheurs, au contraire : il souffre de plus en plus de sa condition désespérée. Il voudrait bien que Dieu l'entende et lui explique. Mais n'est-ce précisément pas trop de prétention que de vouloir tout comprendre, tout élucider ? De même qu'il n'appartient pas à l'humain de parler plus que son savoir :

 

Job, fumée : Qu'il ouvre la bouche, il discourra sans connaissance des mots !

(Job 35.16)

La souffrance du héros n'était pas un châtiment divin, mais elle lui a permis de déceler son manque d'humilité. Dieu l'a questionné, en effet :

 

Où étais-tu quand j'ai fondé la terre ? Rapporte-le quand tu connaîtras le discernement !

(Job 38.4)

Job a en fin compris et de ce fait, il est arrivé à la fin de ses peines :

 

Job répondit à YHWH. Il dit : Tu faisais connaître que tout tu pourras et il ne sera pas vendangé plus ou moins que ton intention. "Qui est-ce ?" On donne un avis sans connaissance. Ainsi, j'ai affirmé sans comprendre des merveilles qui me dépassent, sans savoir. De grâce, entends-moi et moi, je parlerai, je te consulterai ; tu me feras savoir. Je ne te connaissais que par ouï-dire. Maintenant, mes yeux t'ont vu. Aussi, je me rétracterai, je me repentirai sur la poussière et sur la cendre.

(Job 42.1-6)

L'homme doit donc rester humble. En cela, la souffrance peut l'aider : Il peut devenir meilleur en reconnaissant son ignorance et il peut s'élever en acceptant la toute-puissance de Dieu, son instructeur. Mais pour en arriver là, il doit d'abord rester fidèle au créateur et ne pas interpeller sa justice. Dans l'affliction, il doit, comme Job, demander à Dieu : "Instruis-moi et je me repentirai."

Malgré son rôle éducatif, la souffrance n'est pas nécessairement un châtiment. Au contraire, elle est plus souvent une épreuve que l'homme doit traverser et, si possible, réussir comme a su le faire Job :

 

Heureux l'homme qui endure l'épreuve, parce que l'épreuve étant advenue, il recevra la couronne de vie promise à ceux qui aiment.

(Jacques 1.12)

Mais le langage est parfois atteint de perversités qui créent la confusion. Ainsi, le mot épreuve, en tant qu'action d'éprouver, c'est à dire de vérifier la valeur de quelque chose ou de quelqu'un, a tendance à perdre sa signification étymologique. Pour la plupart, même pour des auteurs de dictionnaires, il exprime en priorité la souffrance elle-même. Dans ces conditions, l'expression "Dieu nous a éprouvés" perd son sens explicatif du malheur.

Pourtant, même si elle est considérée comme une épreuve, la souffrance reste vraiment difficile à comprendre. En effet, comment admettre qu'une personne affligée puisse accéder au bonheur promis par la Loi ? Le malheur n'est-il pas, en fait, inhérent à la condition humaine, comme le suggérait Job ? Pourtant, en fin de compte, le seul moyen d'être heureux, n'est-ce pas de s'accommoder avec les misères de la vie par la Foi, c'est à dire par une soumission totale au Créateur ? N'est-ce pas par elle, en effet, que Jésus a apporté le salut ? Par sa mort, il a transformé le malheur en victoire de l'homme sur sa condition. Plus tard, Mohammed a fait de ce comportement qu'il a expliqué en "langage clair", le fondement de sa religion. Il aura fallu des milliers d'années pour que l'homme apprenne à vaincre ses misères en se remettant complètement, comme Jésus, entre les mains du Tout-Puissant.

Mais Soumission ne signifie pas esclavage et la Foi n'est pas un leurre. Au contraire ! Dieu est avant tout le libérateur des hommes qu'il appelle à la transcendance. De plus, en se révélant, il a fait cadeau de l'espoir à l'humanité. Il a donné la Loi pour que l'espérance ne soit pas une utopie.

 

Il dit : Tu diras ainsi aux fils d'Israël : Je Serai m'a envoyé vers vous.

 (Exode 3.15)

 

Gardez les paroles de cette alliance et mettez-les en pratique afin de réussir tout ce que vous ferez.

(Deutéronome 29.8)

Avoir la Foi, c'est donc croire que toujours Dieu sera, que comme son nom, il est lui-même promesse et que le respect de la Loi du Sinaï, les Dix Commandements, apporte une condition de vie TOV, c'est à dire heureuse et ce en dépit des malheurs inhérents à la condition humaine.

Mais pourquoi donc Dieu permet-il que l'homme souffre ? C'est que l'humain n'est pas Dieu ! Fils d'ADAM, il est aussi HENOCH, le mortel et ce, parce qu'il est une créature. Or la mort n'est-elle pas la première source de la souffrance humaine ? Sous cet aspect, cette dernière est donc bien inhérente à la condition de créature de l'homme mortel. De plus, l'humain "est porté au mal". Ainsi, à cause de sa convoitise, il fut chassé de l'Eden, le jardin de jouissance, le lieu où, hormis la mort, les conditions de vie étaient TOV par excellence. L'homme voulu du Savoir divin et pour y avoir goûté, il fut condamné à souffrir. Par contre, Adam et Eve furent chassés du Jardin afin d'éviter que leur convoitise ne les pousse à enfreindre à nouveau la Loi dans le but de devenir immortels (Genèse 3.22)

La mort est donc une réalité que l'homme doit accepter comme faisant partie de sa condition, car la vie n'est pas dissociable de la mort, ni de la souffrance que suscite cette dernière.

Par contre, bien des malheurs peuvent être évités par le respect de la Loi qui bannit, rappelons-le, l'assassinat, le rapt, le vol, l'adultère, le faux témoignage, même le mensonge, et surtout, mère de tous les maux : la convoitise.

 

Qui se conduit selon la justice, qui parle sans détour, qui refuse le profit des oppressions, qui repousse des mains un pot-de-vin, qui se bouche les oreilles pour ne pas écouter des propos sanguinaires, qui ferme les yeux pour ne pas regarder le mal, celui-là résidera sur les hauteurs, les rochers fortifiés seront son refuge, son pain lui sera fourni, son eau lui sera assurée.

(Esaïe 33.15-16)

Sécurité, gîte et couvert seront donc fournis à ceux qui respectent l'éthique et qui se tiennent à l'écart des perversités. Mais le destin d'Israël était-il donc de s'isoler du monde pour mieux rester fidèle ? Non, car Dieu a éduqué le peuple élu afin qu'un jour, la terre entière le reconnaisse comme Dieu unique et universel. Les hébreux devaient le faire connaître aux nations par le biais d'un comportement exemplaire et d'une foi résistante aux épreuves. Or, la connaissance de Dieu implique la libération du croyant vis-à-vis des forces de la nature, et par conséquent des misères inhérentes à la condition de créature. Elle est donc en elle-même un remède contre la souffrance.

On peut donc dire que, si Dieu a imposé cette dernière à l'homme, en se révélant à lui, il lui a aussi donné les moyens pour mieux la supporter et même la maîtriser. De plus, plus Dieu sera reconnu par les hommes et sa morale vraiment respectée, moins il y aura de violence sur la terre, de guerres et de toutes les misères que les hommes se font l'un à l'autre. La connaissance de Dieu est donc aussi une excellente prophylaxie contre bien des détresses.

Les promesses

De l'ensemble des textes de l'Ancien Testament, il ressort que le HESSED (l'amour, la bonté) guidera un jour la conduite de tous les hommes afin qu'ils s'aiment à l'image de ce que Dieu les aime. Alors, la justice triomphera. Ce jour-là, Dieu fera les comptes de chacun et il ne laissera subsister du mal "ni racines, ni rameaux" (Malachie 3.19). Il n'y aura donc plus de violence sur la terre :

 

Le loup résidera avec l'agneau, le léopard s'accroupira avec le chevreau. Le veau et le lionceau et le buffle ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l'ours auront même pâture, leurs petits, même gîte. Le lion, comme un bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s'amusera sur un nid de cobra. Sur un trou de vipère, le jeune enfant les manipulera de ses mains. Ils ne nuiront pas. Ils ne détruiront pas sur toute ma montagne sainte, car le pays sera rempli du savoir de YHWH comme les eaux comblent la mer.

(Esaïe Il.6-9)

Voici donc un texte vieux de quelque 2750 ans qui promet le règne de la non-violence ! Le mal destructeur disparaîtra, il sera vaincu car "le pays (ou la terre) sera rempli(e) de savoir (ou de la connaissance) de YHWH", ce qui implique le respect de l'éthique de la part de tous les hommes. Mais quand cela arrivera-t-il ? Comment ? Et dans quelles conditions ?

 

Aussi, le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici la jeune femme enceinte. Elle enfantera un fils. Tu l'appelleras Emmanuel [IM-ANOU-EL : Dieu est avec nous]. De crème et de miel, il se nourrira, sachant rejeter le mal et choisir le bien.

(Esaïe 7.14-15)

Certains ont vu en ce texte l'annonce du Messie ou de son précurseur. Pourtant, Esaïe ayant été contemporain de l'hégémonie assyrienne, il ne serait pas étonnant qu'il s'agisse d'un écrit historique plus que prophétique : Ce texte pourrait très bien concerner la naissance du roi Ezéchias, fils que le roi Akhas engendra avec la "jeune femme", Avi, son épouse. Ezéchias fut un souverain exemplaire et il délivra son peuple de l'emprise assyrienne (2Rois 18.3-7). "Dieu est avec nous" désigne de toute façon un roi respectueux de la Loi ("sachant rejeter le mal et choisir le bien"). Grâce à cela, il conduira bien le peuple et le "bras de Dieu" sera fort contre les ennemis d'Israél, ce qui s'est effectivement passé sur le règne d'Ezéchias. Mais avant que ne se réalise cet espoir, il a fallu passer par des moments expiatoires sous les coups des Assyriens :

 

Car avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, la terre où tu crains la face des deux rois sera abandonnée. YHWH fera venir contre toi, contre ton peuple, contre la maison de ton père des jours qui n'étaient pas venus depuis le jour ou Ephraïm s'est détaché de Juda : le roi d'Assyrie...

(Esaïe 7.16-17)

En tant que prophète, l'inspiré Esaïe a probablement pressenti bien avant ses concitoyens la menace qui pesait sur le pays. Il a dénoncé les fautes du peuple et annoncé la colère de Dieu, mais sa foi était telle qu'il ne doutait pas de la précarité des ennemis victorieux :

 

Tremblez, peuples, effarez-vous. Ecoutez tous, les lointains de la terre ! ... Formez un projet, il sera annulé. Tenez des propos, ils seront sans effet. Car Dieu est avec nous.

(Esaïe 8.9-10)

Nous pourrions, pour nous réjouir, continuer la lecture du texte d'Esaïe. Pour lui, l'espoir est foi et la foi est espoir. Il croit en l'avènement de la justice, du respect de la Loi et de la crainte de Dieu (du "frémissement", comme traduit Chouraqui). Non seulement, Esaïe y croit, mais il appelle ses concitoyens à la fidélité afin qu'ils méritent la paix promise. Pour lui, le jeune roi sera empreint de "l'esprit de YHWH". Il sera juste et fidèle et c'est alors que "le pays sera rempli du savoir de YHWH". De plus, il annonce déjà le retour des exilés. L'espoir de ce retour sur la telle promise a donc animé le peuple hébreu depuis la toute première déportation des habitants du Nord en -722 et il persista malgré les aléas de l'histoire au point de susciter le sionisme laïque de la fin du siècle dernier. Dieu a, en effet, promis aux fils d'Israël une vie paisible sur la terre désignée à Abraham :

 

Je vous ferai entrer dans le pays que, la main levée, j'ai donné à Abraham, à Isaac et à Jacob. Je vous le donnerai en possession. C'est moi YHWH.

(Exode 6.8)

Cette promesse est régulièrement répétée à travers tout le livre et même le Coran en fait mention !

 

Nous avons dit aux fils d'Israël : "habitez la terre, et lorsque s'accomplira la promesse de la vie future, nous vous ferons revenir en foule.

(Sourate XVII.104)

On peut donc dire qu'au niveau de l'Ancien Testament, l'essentiel de l'espoir du peuple élu est fixé sur une vie terrestre paisible et harmonieuse en Canaan. La paix sera instaurée au pays quand tous les hommes connaîtront Dieu et le serviront. Jérusalem jouera alors parfaitement son rôle de ville fondatrice de la paix :

 

Car c'est de Sion que vient l'instruction et de Jérusalem, la parole de YHWH.

(Michée 4.2)

Mais l'espoir ne se limite pas à la possession d'une terre autour d'une ville-fondation de la paix. Il est, en effet, aussi promesse d'une paix universelle.

 

Martelant leurs épées, ils en feront des socs et de leurs lances, ils feront des serpes. Ils ne porteront plus l'épée, nation contre nation, ils n'apprendront plus la guerre. Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier sans perturbateur, car la bouche de YHWH Tout-Puissant a parlé.

(Michée 4.3-4)

Chaque homme aura donc le droit de vivre en sécurité sur sa propre terre sans que plus personne ne vienne le troubler. En effet, Dieu aura "brisé le bâton des criminels" (Esaïe 14.5). Alors, avec la paix instaurée, il y aura la tranquilité et la joie :

 

Elle s'est reposée, elle s'est calmée, toute la terre ! Nous avons éclaté en cris de joie !

(Esaïe 14.7)

Mais pour en arrive là, il faudra que l'humanité entière comprenne que l'homme n'est pas propriétaire de la terre et que pour en avoir la jouissance, il doit la mériter par un comportement respectueux de l'éthique.

N'est-ce pas précisément cela, avoir la "connaissance de YHWH ?

L'espoir différé et l'espoir transféré

Depuis les premiers déboires des Israélites, les prophètes ont promis la paix. Pourtant, après Samarie, ce fut au tour de Jérusalem de tomber. Les Judéens subirent trois pénibles déportations. Ces catastrophes furent considérées comme un châtiment et les prophètes proclamèrent de plus belle les promesses divines jusqu'à ce qu'enfin, sous la domination perse, le retour tant attendu puisse avoir lieu. Mais ce dernier ne fut pas aussi glorieux qu'il avait été annoncé, loin de là. Ensuite, les Grecs conquirent la région et il y eut des périodes cruelles d'hellénisation forcée. Grâce à la rébellion des Maccabées, soutenue par des "fidèles", le pays connu une période d'indépendance relative. Mais le désastre romain mit fin à tout espoir. Le peuple déçu aspirait à la venue d'un sauveur. Les gens réclamaient le "messie". Des malhonnêtes profitèrent d'ailleurs de la situation en se faisant passer pour ce dernier afin de pouvoir extorquer plus facilement les biens de la population.

Jésus de Nazareth est né dans ce contexte douloureux et troublé. Son nom, "Dieu Sauve", est évocateur de sa mission. Le peuple avait besoin de lui et il le sauva en effet du désespoir en apportant l'Evangile (la Bonne Nouvelle) d'un salut dans le royaume de Dieu.

Issu de la "souche de' Jessé [le père de David]", il fut très vite considéré par certains comme le "berger" qui allait conduire le peuple égaré. Mais il ne cessa de proclamer : "Mon royaume n'est pas de monde". Pour le Chrétien, l'espoir déçu d'une vie terrestre paisible a donc été remplacé par la certitude d'une éternité à la mesure du comportement sur terre. Voici un exemple :

 

Lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles, et tu seras heureux parce qu'ils n'ont pas de quoi te rendre ! En effet, cela te sera rendu à la résurrection des justes.

(Luc 14.13-14)

Plus tard, le prophète Mohamed confirmera cette nouvelle promesse tout au long du Coran :

 

Les jardins où coulent les ruisseaux sont promis à ceux qui craignent leur Seigneur. Ils y demeureront immortels. Ils seront les hôtes de Dieu. -Tout ce que l'on trouve auprès de Dieu est meilleur pour ceux qui sont bons.-

(Sourate 111.198)

Un même chemin pour tous

Voilà donc plus de 2500 ans que le livre sacré promet la paix. Pourtant, les guerres et les atrocités n'ont cessé de déchirer l'humanité. Elles ont même gagné en ampleur. L'homme persiste donc et s'enfonce ! Pourquoi ? Et comment expliquer ce phénomène ?

Toute forme de violence - et la guerre en est une évidente - est une manifestation de ce que l'on pourrait appeler "l'anti-HESSED", l'inverse de l'amour, l'inverse de la bonté.

Pourtant, les révélations divines et les coups de semonce n'ont pas manqué. Il faut dire qu'au lieu de reconnaître tous ensembles le Dieu unique qu'ils vénèrent, les partisans du monothéisme s'entre-déchirent "Au Nom de Dieu", proférant ainsi le plus grand des blasphèmes. Fondamentalement, la Loi est la même pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans ! Ne prône-t-elle pas l'humilité, la crainte de Dieu, le respect des autres et la bonté ? La réalité amère et stupide est que des hommes font la guerre pour imposer les rites de leur culte. Qui a raison ?

Aucun être humain ne détient la vérité absolue. Cette dernière appartient à Dieu et à lui seul. Ceux qui affectionnent la violence ou n'agissent pas avec respect à l'égard des autres avancent à contresens du projet de Dieu.

Ainsi, les fanatiques, les intégristes qu'ils soient chrétiens, juifs ou musulmans sont des gens qui n'ont rien compris. Il en est de même pour les intolérants : Ils gagneraient beaucoup à apprendre le chemin de l'amour, le HESSED, la seule voie qui mène vraiment à Dieu.

Les trois Livres révèlent le Créateur, son projet et ses exigences. Tout lecteur sincère de l'un d'eux ou pourquoi pas des trois, ne saurait que trouver le bonheur. Par contre, toutes les interprétations étant humaines, Elles peuvent être valables si elles sont sincères et si elles ne s'écartent pas de la Loi, mais aucune ne représente la Vérité Absolue, car cette dernière appartient à Dieu et à lui seul. Il est donc absolument primordial que l'homme reste humble même et peut-être surtout dans le domaine de la religion. En conséquence, aucune interprétation ne vaut une querelle, à plus forte raison une guerre : Les combats justifiés par l'Ancien Testament ou ceux prônés dans le Coran opposent d'ailleurs toujours des croyants à des ennemis idolâtres et hostiles, non pas des serviteurs de Dieu entre eux ! Au contraire, les monothéistes doivent se respecter :


Ne discute avec les gens du Livre [les Juifs et les Chrétiens] que de la manière la plus courtoise. - Sauf avec ceux d'entre eux qui sont injustes. - Dites "Nous croyons à ce qui est descendu vers nous et à ce qui est descendu vers vous. Notre Dieu qui est votre Dieu est unique et nous lui sommes soumis."

(Sourate XXIX.46)

Après s'être fait connaître au monde par l'intermédiaire de Jésus, Dieu s'est donc révélé à une nation étrangère, le peuple arabe, dans la continuité du message antérieur, mais en adaptant en "langage clair" ce qui de leur culture, leurs coutumes de l'époque était compatible avec son éthique.

Le Coran prône également une simplification des rites, du culte et des contraintes :


Il leur ordonne ce qui est convenable. Il leur interdit ce qui est blâmable. Il déclare licites, pour eux, les excellentes nourritures. Il déclare illicite, pour eux, ce qui est détestable. Il ôte les liens et les carcans qui pesaient sur eux.

 (Sourate VII.157)

En sortant du cadre de l'Ancien Testament, nous constatons donc d'une part, une continuité dans les principes du monothéisme et de sa Loi et d'autre part, également une confirmation de la relativité des rites. Le but du culte est d'entretenir la "crainte" de Dieu, le "frémissement" dont les hommes ont besoin pour ressentir son infinitude impalpable et invisible. La "crainte" est également incitation au respect de la Loi.

Mais qu'exige donc cette Loi ? La réponse se trouve enfouie dans toutes les Ecritures. Elle ressort identique de tous les textes révélés et elle peut se résumer facilement : Dieu exige de l'homme la BONTE, cette dernière impliquant un esprit d'ouverture et le respect des autres.

La voie à suivre est donc "droite" : l'homme ne peut pas se laisser aliéner par sa condition de mortel. Il doit, au contraire, s'élever vers Dieu par une "bonne conduite". Le chemin est le même pour tous :


Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-même pour eux. Voilà la Loi et les Prophètes :

(Mathieu 7.12)


Jésus lui dit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta pensée. Voilà le plus grand et le premier des commandements. Le second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent la Loi et les Prophètes.

(Mathieu 22.37-40)


Heureux les faiseurs de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

 (Mathieu 5.9)


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Lexique des noms propres

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Bibliographie


Mémoire de Microscope, Dix Paroles pour une Vie paisible, Ceux du Forbot : Trois e-books à télécharger gratuitement ou à lire en ligne en toute légalité. - Copyright : Christine Longrée - Dinant (Belgique)